SOCIETE : RESTAURATION AU CAMPUS UNIVERSITAIRE DE DAKAR
C’EST LA CHASSE AU PAIN
Dans les restaurants du campus universitaire de Dakar le pain est servi aux étudiants à chaque repas. A la sortie c’est la ruée de petits enfants, femmes et vieux à la recherche de cet objet précieux. Ce sont les chasseurs de pain.
Vendredi, 11h, l’odeur d’un riz au poisson se dégage et se fait sentir dans les pavillons avoisinants les restaurants du campus universitaire. C’est l’ouverture des restaurants pour le déjeuner. Au restaurant argentin ce n’est pas encore le grand rush. Quelques étudiants qui attendaient devant la porte entrent et certains y ressortent avec un pain en main. Devant la porte du restaurant sont assis des enfants, des femmes sous un soleil chaud. Avec des sachets et des cartons ils sont venus chercher du pain auprès des étudiants. Deux enfants habillés en haillons tendent la main à deux étudiants qui venaient tout juste de sortir du restaurant. Ces derniers font mine de ne pas les entendre et continuent leur chemin. Tout à coup on entend des cris d’une petite fille. C’est un garçon qui lui a chipé son pain. Pour la calmer un étudiant lui offre son pain et l’aide à se relever. Devant le mur du service médical qui fait face à une des portes du restaurant, Moussa accompagné de son jeune frère Aliou tient un sachet en plastique moins rempli que celui de cette dame qui en a fait le plein et qui continue encore d’en demander. Parmi ces chasseurs de pain on en trouve aussi des élèves qui après une longue matinée de cours viennent en chercher. C’est le cas de cet élève habillé en blouse bleue, assis sur un banc et mangeant allègrement son pain. Nous nous rendons au restaurant central situé au sous sol du pavillon A. Là aussi c’est presque la même ambiance. On aperçoit un vieux barbe blanche, habillé en grand boubou un grand sachet à moitié rempli de pain entrain de lire le coran. Devant un car du COUD en panne sont assises sur des sceaux des femmes accompagnées de leurs enfants. Elles regardent les étudiants passer sans une miette de pain en main ce qui les laisse immobiles. Pour Nafi cette situation est due au fait qu’à une certaine heure le stock de pain est épuisé. Ces chasseurs de pain en font des usages divers. Certains comme Moussa dit que le pain leur sert de nourriture. Cependant cette jeune dame dit que son stock est destiné à la vente a raison de 75f le pain. Pour cet étudiant trouvé sur le rang dit qu’il faut les donner le pain car ce sont des nécessiteux. Sur le perron une dame est entrain de rassembler ses affaires pour renter car c’est la fermeture des restaurants. « Je reviendrais demain car c’est mon gagne pain » dit-elle.
Amadou THIAM
Alimentation-santé
Il y a 6 ans